Bhaisajyaguru : tout savoir sur le Bouddha de la médecine

Bhaiṣajyaguru est le Bouddha de la Médecine ou le Roi de la Médecine. Il est vénéré dans une grande partie du bouddhisme Mahayana en raison de ses pouvoirs de guérison, tant physiques que spirituels. On dit qu’il règne sur une terre pure appelée Vaiduryanirbhasa.

Origines du Bouddha de la Médecine

La première mention de Bhaiṣajyaguru se trouve dans un texte du Mahayana appelé le Sutra Bhaiṣajyaguruvaiḍuryaprabharaja, ou plus communément le Sutra du Bouddha de la médecine. Des manuscrits sanskrits de ce sutra datant au plus tard du 7ème siècle ont été trouvés à Bamiyan, en Afghanistan et à Gilgit, au Pakistan, qui faisaient tous deux autrefois partie du Gandhara.

Selon ce sutra, il y a longtemps, le futur Bouddha de la Médecine, tout en suivant la voie du bodhisattva, jura de faire douze choses lorsqu’il réaliserait l’illumination :

  1. Son corps brillerait d’une lumière éblouissante et illuminerait d’innombrables mondes.
  2. Son corps pur et radieux amènerait ceux qui vivent dans les ténèbres vers la lumière.
  3. Il pourvoirait aux êtres sensibles à leurs besoins matériels.
  4. Il guiderait ceux qui marchent sur des sentiers déviants pour trouver le chemin du Grand Véhicule (Mahayana).
  5. Il permettrait à d’innombrables êtres de garder les Préceptes.
  6. Il guérirait les afflictions physiques afin que tous les êtres puissent être physiquement valides.
  7. Il permettrait à ceux qui sont malades et sans famille d’obtenir la guérison et une famille pour prendre soin d’eux.
  8. Il ferait en sorte que les femmes malheureuses d’être des femmes deviennent des hommes.
  9. Il libérerait les êtres des filets des démons et des liens des sectes « extérieures ».
  10. Il permettrait à ceux qui sont emprisonnés et menacés d’exécution d’être libérés de l’inquiétude et de la souffrance.
  11. Il ferait en sorte que ceux qui ont désespérément besoin de nourriture et de boisson soient rassasiés,
  12. Il ferait en sorte que ceux qui sont pauvres, sans vêtements et en proie au froid, à la chaleur et aux insectes piqueurs, aient de beaux vêtements et un environnement agréable.

Selon le sutra, le Bouddha a déclaré que Bhaiṣajyaguru aurait effectivement un grand pouvoir de guérison. La dévotion à Bhaiṣajyaguru en faveur des personnes atteintes de maladie est particulièrement populaire au Tibet, en Chine et au Japon depuis des siècles.

statue du bouddha de la médecine

Bhaisajyaguru en iconographie

Le Bouddha de la Médecine est associé à la pierre semi-précieuse lapis-lazuli. Le lapis est une pierre d’un bleu intensément profond qui contient souvent des taches de pyrite dorées, créant une impression des premières étoiles faibles dans un ciel du soir qui s’assombrit. Il est extrait dans ce qui est aujourd’hui l’Afghanistan et, dans l’Asie orientale ancienne, il était très rare et très prisé.

Dans tout le monde antique, on pensait que le lapis-lazuli avait un pouvoir mystique. En Asie de l’Est, on pensait également que cette pierre avait un pouvoir curatif, notamment pour réduire l’inflammation ou les hémorragies internes. Dans le bouddhisme Vajrayana, on pense que la couleur bleu profond du lapis a un effet purifiant et fortifiant sur ceux qui le visualisent.

Dans l’iconographie bouddhiste, la couleur lapis est presque toujours incorporée à l’image de Bhaisajyaguru. Parfois, Bhaisajyaguru lui-même est en lapis, ou il peut être de couleur or mais entouré de lapis.

Il tient presque toujours un bol d’aumône en lapis ou un pot de médecine, généralement dans sa main gauche, qui repose paume vers le haut sur ses genoux. Dans les images tibétaines, une plante myrobalan peut parfois pousser à partir du bol. Le myrobalan est un arbre qui porte un fruit ressemblant à une prune qui aurait des propriétés médicinales.

La plupart du temps, il est assis sur un trône de lotus, la main droite tendue vers le bas, paume vers l’extérieur, signifiant qu’il est prêt à répondre aux prières ou à donner des bénédictions.

Un mantra du Bouddha de la Médecine

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Il existe plusieurs mantras et dharanis chantés pour évoquer le Bouddha de la Médecine. Celles-ci sont souvent chantées au nom d’une personne malade. L’un des mantras est :

Namo Bhagavate bhaisajya gourou vaidurya prabha rajaya
Tathagataya
Arhaté
samyaksambuddhaya
tadyatha
Om bhaisajye bhaisajye bhaisajya samudgate Svaha

Cela pourrait se traduire par « Hommage au Bouddha de la Médecine, Le Maître de la Guérison, radieux comme le lapis-lazuli, comme un roi. Celui ainsi venu, celui qui en est digne, Celui qui est pleinement et parfaitement éveillé, salut au guérisseur, au guérisseur. Ainsi soit-il. »

Parfois, ce chant est raccourci en « Tadyatha Om bhaisajye bhaisajye bhaisajya samudgate Svaha ».